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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 13:46


1783 - 1842

 

 

 

 

 

 

Beyle, Stendhal, Brulard

 

 

Stendhal-Brulard : ce ne sont là que deux des cent neuf pseudonymes que s'est choisi Henri Beyle ; officier de cavalerie.  M.de Stendhal est un dilettant qui fait part au public de ses impressions sur la musique et la peinture ; quant à Henri Brulard, héros de roman autobiographique, il ne ressemble pas plus à Henri Beyle qu'à Proust Marcel, le narrateur d' "A la Recherche du temps perdu".

Contrairement à Rousseau, Stendhal ne croit pas à l'innocence de la confession. En 1822, dans une autobiographie de quelques pages, il adopte le ton dépouillé d'une notice nécrologique. On peut, a son exemple, rassembler les éléments de la carrière d'Henri Beyle : né en 1783 à Grenoble, dans une famille bourgeoise ayant des prétentions à la noblesse, sa mère meurt alors qu'il est très jeune, il gardera un mauvais souvenir de son enfance. Henri Beyle dut à son grand-père Henri Gagnon, médecin philosophe, d'entrer dès 1796 à l'École centrale de Grenoble qui venait d'ouvrir ses portes. A l'âge de 16 ans, il se rend à Paris pour passer le concours de Polytechnique, mais ne se présente pas aux épreuves.

En 1800, il doit se contenter d'une place de surnuméraire au ministère de la Guerre, sous les ordres de son cousin Pierre Daru. Dès le mois de mai, la seconde campagne d'Italie - celle qui se termina par la victoire de Marengo - lui vaut de partir dans l'armée de réserve, avec le grade de sous-lieutenant de cavalerie. Assez éprouvé par l'inconfort de la vie militaire, il démissionne en juillet 1802. De retour à Paris, il rêve alors d'une autre gloire, il veut écrire "des comédies comme Molière", il lit beaucoup, et prend des leçons de diction pour se débarrasser de son accent méridional. Chez l'acteur Dugazon, il rencontre l'actrice Mélanie Guilbert, qu'il accompagnera jusqu'à Marseille. Il envisage de faire carrière dans le commerce, et même dans la banque ; mais son père lui refuse les capitaux nécessaires. Pendant six mois, il est commis chez un épicier exportateur. Des déceptions de toutes sortes l'amènent à reprendre contact avec ses cousins et protecteurs Daru. Cette fois, son ascension est rapide : adjoint provisoire aux commissaires des guerres en 1806, il devient, en 1810, auditeur au Conseil d'État et inspecteur du mobilier de la Couronne. C'est l'époque de sa "splendeur" ; il a des chevaux et une voiture, entretient une actrice de l'Opéra, fait la cour -  sans  succès - à la femme de son protecteur, la comtesse Pierre Daru, et, en 1811, lors d'un voyage en Italie, Angela Pietragura lui accorde les faveurs refusées au jeune sous-lieutenant de l'année 1800. Mais il tombe "avec Napoléon " après avoir pris part à la campagne de Russie et à la défense du Dauphiné contre les armées de la Sainte Alliance.
Renonçant à une place d'intendant à l'approvisionnement de Paris, il part pour Milan. Son séjour en Italie est dominé par son amour pour Mathilde Dembowski -la Métilde des écrits intimes - et ses premiers essais d'écrivain : "Vies de Haydn, Mozart et Métastase" (1815) "Histoire de la peinture en ltalie et Rome, Naples et Florence" (1817). Mais la passion de Beyle irrite Métilde, et les libéraux de Milan voient en lui un espion tandis que les Autrichiens le soupçonnent de carbonarisme. En 1821, il doit quitter Milan.

A Paris, le nom de Stendhal est connu grâce à la publication, en 1822, de l'essai "De l'Amour", livre d'idéologie inspiré par les souvenirs de la passion pour Métilde. L'amoureux éconduit de Milan devient, à Paris, homme d'esprit, de peur d'être deviné :"C'est par là que je suis venu à voir de l'esprit chose qui était le bloc, la butte de mes mépris à Milan, quand j'aimais Métilde". Stendhal publie deux pamphlets, "Racine et Shakespeare" (1823) et "D'un nouveau complot contre les industriels" (1825). Il a une liaison avec la comtesse Curial (Menti) et avec la cousine de Delacroix, Alberthe de Rubempré (Madame Azur). En janvier 1830, Giulia Rinieri lui déclare qu'elle l'aime par admiration pour son esprit. Le sujet du premier roman, "Armance", paru sans nom d'auteur en 1827, est emprunté à l'"Olivier" de la duchesse de Duras, lui-même présenté comme un pari mondain.

En butte à de sérieux ennuis d'argent, il sollicite vainement un poste d'archiviste ou de bibliothécaire et termine "Le Rouge et le noir" juste avant la révolution de 1830. Ses ambitions s'accroissent;  mais Guizot lui refuse la préfecture qu'il demandait et il doit se contenter d'un poste de consul à Civita  Vecchia, "trou abominable". Stendhal s'absente le plus souvent possible, au point de s'attirer une réprimande du m
inistre.


De 1836 à 1839,un congé lui permet de reprendre contact avec les salons parisiens, de voyager "Mémoires d'un Touriste, 1838" ,d'écrire  "La Chartreuse de Parme"  (1839)  et des récits dramatiques tels que "L'Abbesse de Castro", réunis plus tard sousle titre de "Chroniques italienne".

En 1839 il reprend ses fonctions à Civita-Vecchia, où il commence d'autres ouvrages en particulier "Lamiel", son dernier roman. Mais sa santé est altérée et il doit demander un nouveau congé (1841). Il meurt à Paris, d'une attaque d'apoplexie, en 1842.

 Stendhal
laissait de nombreux manuscrits inachevés, qui ont été publiés après sa mort : une "Vie de Napoléon", ébauchée en 1817-1818, reprise en 1836-1838 et de nouveau abandonnée; les deux romans déjà mentionnés,"Lucien Leuwen" et "Lamiel" : enfin des récits autobiographiques qui nous ont permis de bien connaître l'homme que fut Henri Beyle : son "Journal", la "Vie de Henri Brulard" et  les "Sou
venirs d'égotisme" (années 1821-1830).


Sous une attitude volontiers désinvolte ou cynique Stendhal cache une sensibilité très vive, presque féminine, un enthousiasme prompt, à s'enflammer, une imagination romanesque et passionnée. C'est ce qu'il appelle, dans Henri Brulard le côté espagnol de son tempérament. Il aime l'amour, la gloire, la générosité ; il aspire intensément au bonheur.

Mais il réprime sans cesse les élans de sa sensibilité et de son imagination ; par peur d'être dupe, ou ridicule ; parce qu'il a horreur des effusions et de l'attendrissement facile ; parce que son intelligence lucide est toujour en éveil. Il s'analyse froidement, selon la méthode des idéologues, sans complaisance, sans céder à la tentation d'enjoliver ses souvenirs. Détestant tout ce qui n'est pas authentique, il a horreur des idées et des sentiments conventionnels, et surtout de l'hypocrisie. Mais du même coup l'hypocrisie l'intéresse et le tente : son horreur pour elle devient une sorte de fascination. La dissimulation a d 'abord été pour lui une nécessité : dans son enfance elle a alterné avec la révolte ouverte ; puis elle est une arme contre la Restaurauration qu'il déteste et contre la monarchie de Juillet qu'il sert tout en la méprisant. Mais il en est venu à y voir une sorte de discipline personnelle, un jeu subtil, enfin une forme d'art ;
l'ironie. Cependant, parmi ses feintes, ses "grimaces", c'est la vérité profonde de son être qu'il poursuit constamment.

Le beylisme

Son oeuvre révèle une conception de la vie et un art de vivre très personnel, que l'on a appelé le beylisme. Beyle et ses héros les plus typiques unissent deux traits de caractère souvent jugés inconciliables çe sont des "épicuriens passionnés". Pour Stendhal l'essentiel de la vie réside dans la "chasse au bonheur". Dans cette "chasse" les hommes se montrent vraiment eux-mêmes, sans faux-fuyants ni dissimulation. Le plaisir ressenti est le grand critère, esthétique et moral. Cet épicurisme est inséparable d'un individualisme qui va jusqu'à "l'égotisme" -
Habitude de parler de soi, de mettre sans cesse en avant le pronom moi. - culte du moi non pas inquiet mais allègre, enthousiaste et conquérant. Stendhal aime les tempéraments ardents, originaux et passionnés. Les passions, lorsqu'elles sont sincères, enrichissent ceux qui les éprouvent, leur font goûter des sensations exaltantes, irremplaçables. Enfin l'individualité s'affirme par l'énergie, la "virtù", qui achève de distinguer les héros  stendhaliens du vulgaire ; elle les anime dans les luttes que soutient leur amour ou ambition contre les obstacles, contre les préjugés, contre la morale même.

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Divers personnages....


DANTE


                                                                                                      Béatrice Portinari









Dante par Giotto








Première page de la Divine Comédie













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SOPHOCLE



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                                                                                                       Antigone




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Philotecte abandonné par les Grecs







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Sophocle  Bas relief en marbre









Sophocle




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Pythagore



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Le Banquet manuscrit sur papyrus.






Platon par Raphaël





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ARISTOTE





Aristote par Raphaël




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Aristote sur une fresque murale à Rome




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Alexandre à une bataille






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Alexandre combattant un lion







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Bronze - Alexandre









Buste d'Alexandre le Grand







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Alexandre et Aristote





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Enluminure "Chanson de Roland"










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Mort de Roland à Ronceveaux
















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Charlemagne et le Pape Adrien I






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Charlemagne et son fils Louis le Pieux






RUTEBOEUF

                            



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Ruteboeuf par Clément Marot

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