1888 1948
Écrivain français, Louis - Émile - Clément -Georges Bernanos né le 20 février 1888 à Paris. Il a commencé par l'action, à laquelle il s'est donné sans retenue, comme <<un homme entier>> qu'il était. Journaliste, militant d' Action Française, il constate, pendant la guerre de 1914, la vanité d'un héroïsme qui, finalement, ne profitera qu'aux compromissions des hommes politiques. Ce militant de l'Absolu est alors proche du désespoir et son premier roman, "Sous le Soleil de Satan" *(1926), témoigne de son désarroi, sans toutefois présenter le triomphe de Satan comme inéluctable. La satire d'une société rongée par le mensonge sera tout aussi violente dans "L' Imposture" (1927) et "La Joie" (1929), mais là encore, la sainteté finit par triompher.
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Sous_le_soleil_de_Satan
Après 1930, sous la pression des événements, en particulier d'un accident qui le laisse infirme, Bernanos reprend une activité de polémiste : l'horreur d'une société matérialiste, "La Grande peur des bien-pensants" (1931) ; de la férocité franquiste, "Les Grands cimetières sous la lune" (1938) ; puis, pendant la guerre, l'imposture de Vichy, "Lettre aux Anglais" (1941), les dangers de la société et de la civilisation modernes, "La France contre les robots" (1947), lui inspirent des pages lucides et apocalyptiques. Il n'a pourtant pas renoncé au roman : vivant à Palma de Majorque, puis, après 1938, au Brésil, il écrit son chef-d'oeuvre, le "Journal d'un curé de campagne" (1936), récit du tourment spirituel d'un jeune prêtre, mû par la plus totale charité et décidé à porter le fer et le feu dans l'âme d'une révoltée, pour assurer sa rédemption. Des romans de caractère plus narratif et vaguement << policier >>, "Un crime" (1935), "Nouvelle histoire de Mouchette" (1937), ont pour objectif de dénoncer, sous une autre forme, le mensonge, l'injustice, et, ce qui est le pire des maux pour lui, l'indifférence au salut : "Monsieur Ouine" (1943-1946).
Peu de temps avant sa mort, le 5 juillet 1948 à Neuilly sur Seine, Bernanos acheva le scénario des "Dialogues des carmélites" (1949) dans lequel, encore une fois, il dépeint avec une sobre grandeur l'ascension religieuse d'une âme noble et pure. Écrivain exigeant, généreux et inquiet, passionné jusqu'à la violence, Bernanos trouve son unité dans un combat de tous les jours pour << l'honneur chrétien>>. Fidèle à "l' esprit d'enfance", dont il apprécie l'exigence d'idéal, attentif à la grandeur de la pauvreté, conscient que l'homme, comme Jésus, doit passer par les sueurs de l'angoisse, Bernanos a la fougue d'un visionnaire et sa véhémence pourrait sembler intolérance si, derrière la violence et les ambiguïtés de l'oeuvre, ne se dessinaient la tendresse et les tourments d'un homme.