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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 13:26



1808  1889


Jules Barbey, écrivain français né en Normandie, le 2 novembre 1808,  surnommé le "Connetable des lettres", adopta un dandysme aristocratique et témoigna d'un superbe mépris pour la médiocrité bourgeoise de son temps. Polémiste redoutable, iI défendit avec quelque provocation, des insitutions ou des thèses http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3a/Aurevilly.jpg/170px-Aurevilly.jpgextrêmes : le catholicisme de l'lnquisition, le monarchisme des Chouans, etc. Malgré son parti-pris, il fut un critique clairvoyant et indépendant (Les Hommes et les oeuvres, 1861-1865). Notre siècle a redécouvert une oeuvre romanesque insolite, associant le réalisme et le fantastique, la violence des passions et une apparente froideur de l'écriture, l'intensité dramatique et l'extravagance des intrigues." Le Chevalier Des Touches" (1864), "Un prêtre marié" (1865), et surtout  "Les Diaboliques" (1874) - recueil de six nouvelles présentant des cas de possession satanique - assurent une audience durable au  "Connétable des Lettres".

Né au sein d’une ancienne famille normande, Jules Barbey d’Aurevilly baigne dès son plus jeune âge dans les idées catholiques, monarchistes et réactionnaires. Un moment républicain et démocrate, Barbey finit, sous l’influence de Joseph de Maistre, par adhérer à un  monarchisme intransigeant, méprisant les évolutions et les valeurs d’un siècle bourgeois. Il revient au catholicisme vers  1846 et se fait le défenseur acharné de l’ultramontanisme et de l’absolutisme, tout en menant une vie élégante et désordonnée de  dandy.  Il théorise d'ailleurs, avant  Beaudelaire cette attitude de vie dans son essai sur le Dandysme. Ses choix idéologiques nourriront une œuvre littéraire, d’une grande originalité, fortement marquée par la foi catholique et le péché.
Son œuvre dépeint les ravages de la passion charnelle (Une vieille maîtresse 1851), filiale  (Un prêtre marié), 1865 ; (Une histoire sans nom,  1882), politique (Le Chevalier des Touches, 1864) ou mystique (l'Ensorcelée, 1855). Son œuvre la plus célèbre aujourd'hui est son recueil de nouvelles  'Les Diaboliques" paru tardivement en 1874, dans lesquelles l’insolite et la transgression, plongeant le lecteur dans un univers ambigu, ont valu à leur auteur d’être accusé d’immoralisme.

Il s’éteint le 23 Avril 1889. L’écrivain normand est inhumé au  cimetière Montparnasse  avant d’être transféré en  1926 au château de Saint-Sauveur le Vicomte.



LES DIABOLIQUES

              Manuscrit
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Très significativement,  Barbey avait d' abord envisagé de donner aux  "Diaboliques" le titre parlant de : Ricochets de conversation.

 En 1874, lorsque le livre sortit, la république était encore (elle le sera jusqu' en 1875) à  tendance fortement monarchiste. L' "ordre moral" régnait, ce qui valut à Barbey d' être inquiété par la juslice. Seule  l' intervenlion d' amis influents  lui permit  d' éviter un procès.




La fascination du mal


Jules-Amédée Barbey d'Aurevilly est un nostalgique. Né huit ans après son siècle, il a vu s'effondrer un à un les derniers vestiges de l'ordre monarchique. Ses ouvrages, "Du dandysme", "Le Chevalier Des Touches"
"L' Ensorcelée",
ou encore son recueil de nouvelles  "Les Diaboliques" , rendent hommage aux derniers aristocrates, à ceux qu'il nomme les "vieux beaux" de l' Ancien Régime. Mais derrière cette nostalgie, se cache aussi une fascination pour le maléfique, d'autant que celui-ci émane, justement, de cette noblesse disparue et tant regrettée. Le mal - le vrai -, dit Barbey, est aristocratique. Les six nouvelles des "Diaboliques", publiées en 1874, tendent à le montrer.

Du badin à I'horreur

Tout commence, chaque fois, par une badine conversation mondaine. Dans une diligence, sur un banc public, dans un salon à la mode, à un banquet d'amis, I'auteur Barbey rencontre des hommes de qualité, un malicieux docteur, des comtesses un peu bavardes... et les fait parler. Une seule règle dirige les six nouvelles, les six "causeries" : plus le début est tranquille, enjoué, inoffensif, plus frémissante, plus diabolique est la fin. "Le Rideau cramoisi" est la nouvelle la plus violente ; "Le Plus Bel Amour de Don Juan", la plus raffinée ; "Le Bonheur dans le crime", la plus provocante ; "A un dîner d'athées", la plus épique ; "La Vengeance d'une femme", la plus impitoyable. Mais la palme de l'horreur revient sans conteste au "Dessous de cartes d' une partie de whist".  Un grand whister écossais, Marmor de Karkoël, établi pour quelques années dans la très aristocratique et très somnolente ville de Valognes, laisse en partant un désor dre complet : une mère et une fille qui s'entredéchirent, un enchaînement de morts mystérieuses et, surtout, I'affreuse découverte des... restes d'un "secret" inavouable. A lire par ceux qui croient encore que I'horreur est affaire de gens raffinés.


Extraits :

- Empêche-le, maman, dit-elle, avec la familiarité d' une enfant gâtée, élevée pour être une despote, de nous dire des atroces histoires qui font frémir.
- Je me tairai, si vous le voulez, mademoiselle Sibylle, répondit celui qu' elle n' avait pas nommé, dans sa familiarité naïve et presque tendre.
Lui qui vivait si près de cette jeune âme, en connaissait les curiosités et les peurs .. car, pour toutes choses, elle avait  l' espèce d' émotion que l' on a quand on plonge les pieds dans un bain plus froid que la température, et qui coupe l'haleine à mesure qu' on entre dans la saisissante fraîcheur de son eau.
- Sibylle n'a tout de même pas la prétention, que je sache, d' imposer silence à mes amis, fit la baronne en caressant la tête de sa fille, si prématurément pensive .. elle a la fuite ..elle peut s' en aller.
Mais la capricieuse fillette, qui avait peut-être autant d' envie de l'histoire que madame sa mère, ne fuit pas...

                                   ***
Quand je sentis cet horrible froid, je me dressai à mi-corps pour mieux la regarder .. je m' arrachai en sursaut de ses bras, dont l' un tomba sur elle et  l' autre pendit à terre, du canapé sur lequel elle était couchée. Effaré, mais lucide encore, je lui mis la main sur le coeur...ll n'y avait rien ! rien au pouls, rien aux tempes, rien aux artères carotides, rien nulle part... que la mort qui était partout, et déjà avec son épouvantable rigidité !

                                   ***

- Je vous entends venir, avec vos petits sabots de bois, fis-je au docteur (...). C' était lui qui l' avait enlevée !
- Eh bien ! pas du tout, dit le docteur .. c' était mieux que cela ! Vou ne vous douteriez jamais de ce que c' était...

                                   ***
Cela dura quelques minutes, ce combat impie...Et c'était si étonnamment tragique, que je ne pensai pas tout de suite à peser de l'épaule sur la porte du placard, pour la briser et intervenir... quand un cri comme je n' en ai jamais entendu, ni vous non plus, Messieurs - et nous en avons pourtant entendu d' assez affreux sur les champs de bataille ! - me donna la force d' enfoncer la porte du placard, et je vis... ce que je ne reverrai jamais ! La Pudica, terrassée, était tombée sur la table où elle avait écrit, et le major l'y retenait d' un poignet de fer, tous voiles relevés, son beau corps à nu, tordu comme un serpent coupé, sous son étreinte. Mais que croyez-vous qu'il faisait de son autre main, Messieurs ?...

Notes :

Quelques dates

1849 : rédaction du "Dessous de cartes d'une partie de whist".
1874 : publication des Diaboliques.
La même année, l'ouvrage fait l'objet de poursuites. Un procès est évité de justesse.
Barbey, malgré la publicité que cette "affaire" a faite à son livre, ressent une vive amertume.
1954 : Les Diaboliques éditées pour le grand public. Très grand succès. Le recueil fut réédité en tout une trentaine de fois.

"De part en part, il n'y a que rhétorique et bluff dans cet homme-Ià."
 -Gide, à propos de Barbey

"Relu avec une admiration étonnée "Les Diaboliques" (...). A un diner d' athées est très voisin de Bemanos. Le ton, l'inspiration religieuse, la rage, la verve, I'insolence, I'impatience, I'adjectif en coup de poing, presque tout y est."
 - Julien Green

"Sur les conseils enthousiastes d'une amie, j' ai lu Barbey d' Aurevilly qui jusqu'alors existait à peine pour
moi (...). Par son style, sa fougue, les audaces de sa plume et de ses inventions, Barbey d'AurevilIy m'a séduite."
- Simone de Beauvoir



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Divers personnages....


DANTE


                                                                                                      Béatrice Portinari









Dante par Giotto








Première page de la Divine Comédie













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SOPHOCLE



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                                                                                                       Antigone




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Philotecte abandonné par les Grecs







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Sophocle  Bas relief en marbre









Sophocle




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Pythagore



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Le Banquet manuscrit sur papyrus.






Platon par Raphaël





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ARISTOTE





Aristote par Raphaël




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Aristote sur une fresque murale à Rome




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Alexandre à une bataille






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Alexandre combattant un lion







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Bronze - Alexandre









Buste d'Alexandre le Grand







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Alexandre et Aristote





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Enluminure "Chanson de Roland"










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Mort de Roland à Ronceveaux
















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Charlemagne et le Pape Adrien I






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Charlemagne et son fils Louis le Pieux






RUTEBOEUF

                            



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Ruteboeuf par Clément Marot

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